La réaction de la FIA à l’outil controversé de Red Bull
Quand une innovation devient-elle illégale en Formule 1 ? Est-ce dès sa conception pour contourner une règle, lorsqu’elle est installée sur une voiture, ou uniquement lorsqu’elle est utilisée lors d’un Grand Prix d’une manière non conforme ?
La réponse semble être la dernière : une invention devient illégale lorsqu’elle est utilisée en course et enfreint les règlements.
C’est ce point critique qui déclenche une intervention de la FIA, transformant une idée ou un dispositif en quelque chose qui mérite une sanction.
Le simple fait qu’un dispositif puisse être utilisé de manière illégale ne prouve pas qu’il l’ait été. Dans le cas de Red Bull, au cœur de la polémique avec un mécanisme actionné depuis le cockpit pour ajuster la hauteur du bord avant du fond plat – le fameux « bib » ou « tea tray » – la question est de savoir si cet outil a effectivement été utilisé.
C’est ce point qui déterminera si l’intervention de la FIA relève d’une mesure de précaution ou d’une infraction réelle.
Si cet outil n’a été utilisé que pour faciliter les réglages lors de la construction du véhicule, et non pendant les phases critiques comme le parc fermé, il n’y aurait pas de problème.
Cependant, l’enjeu réside dans l’utilisation potentielle de cet appareil après la phase de qualification, où les modifications ne sont plus autorisées.
La gestion des soupçons
À ce jour, aucune preuve tangible ne prouve que Red Bull a utilisé ce mécanisme lors des moments sous parc fermé. Si cela avait été le cas, il aurait fallu s’attendre à une réaction plus ferme de la FIA.
Le fait qu’aucune protestation formelle n’ait été déposée par les concurrents lors du Grand Prix de Singapour indique que l’inquiétude concerne davantage la possibilité que cet ajustement ait lieu, plutôt que la certitude d’une infraction.
L’outil en question pourrait simplement avoir été conçu pour faciliter les réglages lors de la préparation de la voiture, ce qui n’est pas en soi contre les règles.
Le véritable enjeu est de savoir s’il a été utilisé de manière inadéquate, et à ce jour, personne ne semble pouvoir l’affirmer.
Une solution claire de la FIA
Étant donné que cet outil est visible par les équipes rivales, il semble improbable que Red Bull ait intentionnellement enfreint les règles avec un dispositif aussi exposé.
Concevoir un mécanisme illégal si facilement observable par les autres écuries serait difficilement justifiable.
C’est probablement pourquoi Max Verstappen a minimisé les suspicions, en affirmant que cet outil « ne change rien » à leur manière de travailler.
Face à cette ambiguïté, la FIA a pris des mesures pour empêcher toute utilisation future de ce type de dispositif.
L’organisation a déclaré sur the-race.com : « Nous avons mis en place des ajustements procéduraux pour que la hauteur du bib avant ne puisse plus être facilement modifiée. » Cela signifie que la FIA a choisi d’éliminer purement et simplement la possibilité d’une modification illégale, même sans preuve directe qu’une infraction ait été commise.
Une prévention sans preuve d’infraction
La décision de la FIA d’agir sur cet outil semble être une réponse raisonnable aux craintes des autres équipes.
En supprimant toute possibilité d’abus, elle choisit de prévenir une infraction hypothétique plutôt que de réagir à des suspicions non fondées.
Finalement, tant que de réelles preuves d’utilisation illégale n’apparaissent pas, l’idée d’une « illégalité potentielle » n’aura pas de poids dans les règlements de la Formule 1.