Renault quitte la F1 sur la pointe des pieds après des années d’innovation

La décision d’Alpine d’abandonner ses propres moteurs Renault au profit de groupes propulseurs Mercedes à partir de 2026 marque la fin d’une époque.

Après des décennies d’innovations révolutionnaires, l’usine de Viry-Châtillon, berceau des moteurs Renault, s’apprête à quitter la Formule 1 à la fin de la saison 2025.

Ce choix, motivé par les performances, est le reflet d’une réalité implacable : les moteurs Renault n’ont jamais pu rivaliser avec ceux de Mercedes depuis l’introduction de l’ère hybride en 2014.

Sous l’impulsion de Flavio Briatore, aujourd’hui à la tête de l’écurie Alpine, l’adoption des moteurs clients simplifie considérablement les opérations et rompt avec les limitations persistantes de Viry.

Une histoire d’innovations majeures

Il semble presque inconcevable que Viry s’efface de la F1 de manière aussi discrète. Pendant des décennies, Renault a été à l’origine des avancées techniques les plus marquantes de la discipline.

C’est Renault qui a introduit les moteurs turbo dans les années 1970, une innovation qui a radicalement transformé la F1.

Par la suite, l’usine française a développé les soupapes pneumatiques en 1986, permettant aux moteurs atmosphériques d’atteindre des régimes dépassant les 20 000 tours par minute.

Dans les années 1980, Renault a également conçu les diffuseurs soufflés par les gaz d’échappement, une technologie qui a connu un regain d’importance dans les années 2010, lorsque Renault motorisait Red Bull.

Grâce à des logiciels sophistiqués, cette innovation a offert à l’équipe autrichienne un avantage crucial avant que la FIA ne restreigne son usage.

Pourquoi Renault a-t-il perdu son élan ?

L’ère hybride a marqué un tournant décisif pour Renault. Alors que Mercedes a investi massivement et débuté ses recherches plusieurs années avant l’introduction de cette technologie, Renault a abordé ce changement comme une simple évolution technique.

Cette sous-estimation stratégique a entraîné un retard considérable, notamment dans l’intégration des technologies électriques et mécaniques.

Renault a toujours tenté de faire plus avec moins. Mais dans un monde où l’investissement est essentiel, il n’y a pas d’efficacité possible si les moyens financiers ne suivent pas selon the-race.com.

La culture d’optimisation financière, héritée de la période où Renault est passée d’une société d’État à une entreprise privée, a empêché l’usine de Viry de rivaliser avec des géants comme Mercedes.

Alors que dans les années 1980 et 1990 Renault était un acteur majeur des dépenses en F1, l’approche a progressivement changé, conduisant à une succession de désengagements et de retours peu concluants.

Un départ inévitable pour Renault

L’annonce de la transition vers les moteurs Mercedes pour Alpine symbolise le désengagement définitif de Renault en tant que motoriste.

Malgré un héritage marqué par des victoires et des avancées technologiques, l’absence d’un engagement financier à long terme a été fatale.

L’usine de Viry-Châtillon, autrefois moteur de l’innovation en Formule 1, laissera un vide immense dans l’histoire du sport.

Cette fin discrète marque la conclusion d’un chapitre où Renault, malgré un talent indéniable, n’a jamais su maintenir l’impulsion nécessaire pour s’imposer durablement dans l’ère moderne de la Formule 1.